Messages : 71 Inscrit le : 06/10/2018 Crédits : Dandelion - avatar ; Anaphore - signature. Célébrité : Dominique Provost-Chalkley. Ma présentation : par ici Ma fiche de liens : par là
Eden m’avait laissé sa carte de visite. Dans le but de me revoir. Cela faisait quelques jours que je cessais de me demander si il était raisonnable de la revoir. Mais ça ne serait qu’amical. Dans le but de faire plus ample connaissance, en dehors de mon lieu de travail. Je n’étais pas à l’aise de devoir fréquenter un endroit qui n’était pas le mien, parce que je me sentais en sécurité sur mon territoire. Je finissais de servir quelques clients, toujours le doute en tête. Je devrais trouver quelque chose à dire à Chuck pour qu’il ne me pose aucune question. Je n’avais pas pour habitude de mentir, refusant de lui cacher quoi que ce soit. Disons que j’oublierais de lui dire la vérité. Je posais mon plateau de service sur le comptoir et repris sa carte de visite en mains. Je la fixais pendant de longues secondes, la faisant tournoyer entre mes doigts. Prenant mon courage à deux mains, je me saisis de mon téléphone portable afin de lui envoyer un texto.
“Bonjour Eden, c’est Juliet. Comment allez-vous ? Je suppose que vous devez être en plein service, c’est pour cette raison que je ne me risque pas à vous appeler. Je voulais vous proposer d’aller boire un verre ce soir, au Belltown Pub. 19h, si cela vous convient ? Bonne journée à vous.”
Après avoir hésité quelques secondes avant de faire partir le message, je fermais les yeux avant d’appuyer sur le bouton envoyer. Stressée de recevoir une réponse négative, je reposais mon téléphone face contre le comptoir avant de me replonger dans le travail. Sans le vouloir, une boule d’appréhension venait se former dans mon ventre.
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Eden était installée côté passager dans la voiture de service qui roulait dans les rues de Seattle. Au volant, un de ses collègue était entrain de faire tout une tirade concernant la fin du monde imminente tandis qu'Eden l'écoutait d'une oreille peut attentive. Elle avait posé son coude sur le rebord de la fenêtre et se tenait la tête avec sa main en regardant d'un air absent les rues de la ville. Eden se repassait en tête sa discussion avec Juliet il y a quelques jours. La brune l'avait sûrement prise pour une folle et c'était sûrement pour ça qu'elle.. Le téléphone d'Eden vibra dans sa poche, sourcils froncés elle sortit le téléphone. Un numéro qu'elle ne connaissait pas s'affichait sur l'écran mais un prénom lui sauta aux yeux dans le corps du SMS. Un léger sourire s'afficha sur ses lèvres alors que ses doigts pianotaient déjà à toute vitesse sur le clavier du téléphone.
- Bonjour Juliet ! C'est d'accord pour un verre ce soir, à 19H au Belltown Pub. A ce soir !
Inutile de s'étendre par message, elles allaient se voir ce soir et cette pensée redonna le sourire à Eden. La rouquine se redressa dans son siège et son regard se fit un peu plus soutenu sur les rues de la ville. Dans quelques heures, elle allait revoir Juliet et ça avait le don de lui mettre du baume au coeur. Son uniforme quitté, Eden avait enfilé un chemisier simple, un jean et une paire de baskettes blanches. Elle avait passé environ 30 minutes à choisir sa tenue avant de finalement se décider pour quelque chose de simple. Ce n'était pas un rencard. Ce n'est pas un rencard. Elle se répétait ça en boucle dans sa tête. Juliet l'avait précisé, elle a quelqu'un dans sa vie et visiblement elle est heureuse ? En réalité, Eden n'en savait rien mais ce n'était pas le moment de réfléchir à ça. La rouquine arriva environ 10 minutes en avance. Elle était toujours en avance. Elle se décida donc à réserver une table, elle déposa son téléphone sur la table face à elle et riva ses prunelles chocolats sur l'entrée du bar. Elle n'avait plus qu'à attendre, attendre patiemment que Juliet arrive.
Pando
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Après une heure à m’occuper des clients, je pris le temps de regarder mon téléphone. Une réponse positive m’attendait. Un sourire satisfait se colla sur mon visage pour le reste de la journée. Une fois mon service terminé, je fermais la boutique. J’avais toujours une tenue de rechange dans le vestiaire alors je ne prenais pas le temps de repasser par l’appartement, évitant comme ça de devoir donner une explication à Chuck. Je pris juste quelques secondes pour lui envoyer un texto le prévenant que je sortais avec Ana.
C’est alors vêtue d’un haut m’arrivant au dessus du nombril et d’un jean taille haute que je quittais le café. Je décidais de prendre le bus pour me rendre au lieu de rendez-vous et me rendis compte en regardant l’heure que j’aurais un peu de retard. J’espérais juste qu’elle ne serait pas trop en avance histoire qu’elle ne m’attende pas trop. C’est avec dix minutes de retard que j’arrivais enfin devant l’établissement. En rentrant, je scrutais la salle pour trouver la chevelure rousse d’Eden et en quelques secondes je la vis assise à une table. Me dirigeant doucement vers elle, je pris le temps de m’excuser en arrivant à sa hauteur. “Excusez-moi du retard, entre la fermeture du café et la circulation…” Ma voix trahissait sûrement mon empressement et ma gêne, mais j'étais vraiment désolée. Puis, je me rendis compte que je ne l’avais pas saluée. “Mince, j’en oublie ma politesse. Bonsoir, comment allez-vous ? J'espère que vous n'avez pas trop attendu...” Je lui souriais sincèrement, essayant toujours de cacher ma gêne. J'étais heureuse de la retrouver. Je m’installais ensuite face à elle, prête à passer la soirée en sa compagnie.
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Les prunelles chocolats d'Eden étaient rivées sur l'entrée du café. Voilà un bon moment qu'elle attendait. Est-ce que Juliet allait lui poser un lapin ? Sûrement. Oui, c'était presque sûr même, comment une fille pareille pourrait s'intéresser à elle ? La jeune femme s'était sûrement ravisée après avoir envoyé le SMS à Eden. Alors que la rousse allait se lever pour quitter les lieux, Juliet franchit la porte. Eden haussa les sourcils et se leva immédiatement pour accueillir une Juliet qui se confondait déjà en excuses. La circulation, évidemment. C'était l'heure de pointe à Seattle et la circulation devait être infernale. Eden esquissa un large sourire.
- Ne vous en faites pas, je viens d'arriver aussi. C'est impraticable ce soir.
C'était évidemment faux. Eden était ici depuis à présent une bonne vingtaines de minutes mais peu importe, elle ne voulait pas faire culpabiliser Juliet de l'avoir fait attendre. Une fois que la brune se fut assise, Eden reprit place sur sa chaise avant de faire signe au serveur qu'elles souhaitaient commander. Eden commanda une bière, elle laissa à Juliet choisir ce qu'elle voulait et prit la parole une fois que le serveur partit en direction du bar pour ramener leur boisson.
- Vous avez passé une bonne journée ?
La question pouvait paraître parfaitement banale mais la réponse intriguait vraiment Eden. Elle se demandait vraiment si Juliet avait passé une bonne journée et, étrangement, elle espérait que c'était le cas.
Pando
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Eden m’affirma qu’elle venait juste d’arriver, ce qui me rassura un peu. Je ne savais pas si c’était vrai, mais ça me détendit tout de même. Elle appela ensuite le serveur et commanda une bière. Je fis de même, ne sachant pas quoi réellement boire, et il repartit ensuite préparer leur commande. Elle me demanda ensuite si j’avais passé une bonne journée. C’était une question on ne peut plus banale, mais lui répondre me ferait du bien. “Plus chargée que la fois où vous êtes venue, mais ça m’a changé les idées. Quelques clients récalcitrants, mais pas au point de ne pas pouvoir les gérer.”
Après lui avoir répondu, je pris quelques instants pour l’observer. Elle était vêtue simplement, mais cela ne n’enlevait rien à son charme naturel. Je me permis de lui faire une petite remarque. “Votre tenue change de l’uniforme, même si il n’est pas désagréable à voir sur vous.” Je souris timidement devant cette confession. Il fallait avouer qu’elle était agréable à regarder, et je ne me gênais pas pour le faire. Le serveur nous apporta nos commandes, et je pris une gorgée avant de lui retourner la question. “Et vous ? Vous n’avez pas trop de travail depuis la nouvelle ?”
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La journée de Juliet semblait avoir été un peu plus mouvementé que la dernière fois qu'elles s'étaient vu. Les sourcils de la rouquine se froncèrent cependant lorsque son interlocutrice évoqua quelques clients récalcitrants. C'est vrai qu'elle devait avoir un minimum de caractère Juliet si elle voulait s'imposer face à certains clients un peu trop alcoolisé ou tout simplement peu aimable. Ses prunelles chocolats se posèrent sur son verre de bière tandis qu'elle reprenait la parole.
- Si un client se montre vraiment trop récalcitrant un jour, n'hésitez surtout pas à m'appeler. Que je sois en service ou pas d'ailleurs.
Eden ne savait pas vraiment pourquoi mais elle ressentait ce besoin de mettre Juliet en sécurité, de la protéger. Il y avait des gens comme ça. Des gens pour lesquels elle ressentait le besoin de les protéger et, visiblement, Juliet faisait partit de ces gens là. Eden garda les yeux rivés sur sa bière alors qu'elle attrapait le verre pour en boire une gorgée. Une bonne gorgée même. Eden avait une assez bonne descente en temps normal mais, lorsqu'elle était stressée, elle buvait encore plus vite comme pour se donner du courage. D'ailleurs, la réflexion de Juliet concernant la façon dont elle s'était habillé la poussa à boire un peu plus. Eden eut un peu de mousse qui lui resta sur les lèvres alors qu'elle s'empressait de répondre maladroitement sans essuyer la mousse.
- Oh. Merci. Je pense que vous, peu importe la tenue, vous êtes agréable à voir et en toutes circonstances en plus.
Eden avait peut-être parlé un peu vite. Sa réflexion laissait sous entendre tout un tas de choses, peut-être même trop de choses alors elle s'empressa de boire un peu plus de bière. En faisait ça, elle rajouta une couche de mousse à celle déjà présente sur sa lèvre supérieure. Puis elle haussa les sourcils en faisant la moue pour répondre à la question que venait de lui poser Juliet.
- On a eut pas mal de boulot au moment de l'annonce. Les gens sont devenus complètement tarés avec cette annonce. Puis les choses ont fini par se calmer, heureusement. Depuis, les choses sont globalement redevenues normales. Mais Seattle reste une ville active.
Lorsqu'elle parlait de son métier, Eden avait comme une lueur dans le regard. Sûrement la lueur de la passion. Parce que, oui, elle était passionnée par son métier et pour rien au monde elle ne changerait de métier. C'était ça qu'elle voulait faire, elle voulait rester à son poste jusqu'à la fin.
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Eden me répondit en me disant que si un client était trop récalcitrant, je ne devais pas hésiter à l’appeler. Je rebondis alors en lui répondant avec un petit sourire. “Je n’hésiterais pas une seule seconde, si ça peut vous rassurer.” Je la vis se concentrer sur sa bière avant qu’elle n’en boive une longue gorgée. Je n’avais pas l’habitude de boire, surtout depuis que Chuck avait commencé à sombrer dans l’alcool. Je connaissais les ravages que ça pouvait faire, alors j’évitais soigneusement d’en toucher une goutte. Cependant, je pris une gorgée, moins important que celle d’Eden tandis qu’elle répondait à mon compliment. De manière maladroite, comme toujours. Un petit rire sortit du fond de ma gorge sans que je ne puisse le contrôler quand je remarquais que de la mousse ne pouvait s’empêcher de rester au dessus de sa lèvre. Ne voulant pas l’interrompre, je la laissais finir sa phrase lorsqu’elle m’expliqua avec une passion non dissimulée que les choses étaient redevenues calmes après l’annonce de cette fin du monde. Elle avait l’air d’aimer son métier, et je ne pouvais pas la blâmer, j’aimais le mien et je n’aurais changé pour rien au monde.
Maintenant qu’elle avait terminé, je me permis de désigner le haut de ma bouche en lui disant “Vous… Vous avez encore un peu de mousse juste ici.” J’essayais de ne pas rire, ne voulant pas qu’elle croit que je me moque d’elle. Elle était touchante, elle m’apportait un peu de fraîcheur et de renouveau et ça me faisait du bien. Je positionnais mes avant bras sur la table et me rapprochais d’elle en reprenant la parole. “Sinon, mis à part arrêter les méchants et veiller au bien être de la ville, qu’aimez-vous dans la vie ?”
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Un sourire s'étira sur les lèvres d'Eden lorsque Juliet affirma qu'elle n'hésiterait pas à l'appeler en cas de problème. Peut-être que la brune ne le ferait pas vraiment mais, au moins, elle y penserait peut-être au moins une fois. Eden remarqua à peine le petit rire qui échappa à son interlocutrice, elle était tellement plongée dans ses explications sur son métier qu'il lui arrivait parfois de ne pas faire attention au monde extérieur. Finalement, ce fut au tour de Juliet de reprendre la parole. Eden haussa les sourcils avant de s'empresser d'essuyer d'un revers de manche ses lèvres pleine de mousse. Elle n'en loupait pas une quand il s'agissait de se ridiculiser ce soir.
- Oh ! Pardon !
Eden s'empourpra légèrement tandis qu'elle plaçait ses mains autour de son verre de bière. Ca risquait d'en réchauffer le contenu mais elle ne savait jamais vraiment quoi faire ses mains. La rouquine n'était pas vraiment à l'aise avec son corps lorsqu'elle était en publique comme ça. Elle ne savait jamais quoi faire de ses mains, où poser son regard ou même comment se tenir. Elle croisa alors les jambes avant de poser ses prunelles chocolats sur les avants bras de Juliet qui venaient de venir se poser sur le bord de la table.
- Qu'est-ce que j'aime dans la vie ? J'aime beaucoup mon chien, faire du sport et.. Et mon métier. C'est pas très original mais j'ai une vie relativement simple. Et vous, parlez moi un peu de vous.
Pando
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Je ne pouvais trouver son comportement qu’attendrissant lorsqu’elle s’excusa avant d’essuyer le surplus de mousse au dessus de sa lèvre. Je me sentais à l’aise avec elle, même si c’était presque toujours le cas avec les gens, mais là ce n’était pas pareil. Elle avait un petit truc en plus qui faisait que c’était différent. Je me pencherais sur la question plus tard, là je me focalisais sur ce qu’elle me disait. J’appris qu’elle avait un chien mais aussi qu’elle aimait faire du sport. Cela ne m’étonnais pas vraiment, lorsqu’on a un métier comme le sien, je supposais qu’il était préférable d’avoir un physique et une forme convenables. Elle qualifia sa vie de simple, même si je pensais le contraire. “Je ne sais pas si on peut dire qu’elle est simple avec un métier comme le vôtre. Rien ne doit se ressembler, pas vrai ?” Elle me demanda alors de lui parler de moi.
Pendant quelques instants je ne sus quoi lui répondre, alors pour combler le silence je bus une gorgée de ma boisson. Puis j’inspirais doucement avant de me lancer. “Il n’y a pas grand chose à dire vous savez. J’aime mon métier, ça c’est sûr, mais aussi me promener dans les rues de Seattle, même seule. J’aime aussi mon petit-ami, Chuck, même si... “ Je laissais ma phrase en suspens, avant de continuer, le regard baissé sur mon verre. “C’est très compliqué ces derniers temps.” Ne voulant pas rentrer dans les détails le concernant, je pris une autre gorgée de ma bière et terminais en relevant le regard vers elle “Mais ce n’est pas important, c'est avec vous que je suis ce soir.” Je souriais, plus pour la rassurer qu’autre chose, parce que d’évoquer mon petit-ami n’avait fait que de me miner le moral. “Sinon, vous avez des frères et soeurs ?"
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Après avoir fini sa question à l'adresse de Juliet, Eden bu une gorgée de bière. Une longue gorgée de bière. Elle buvait toujours de grande gorgée lorsqu'il s'agissait d'alcool. Elle savait que son rapport avec l'alcool n'était pas forcément très sein mais elle connaissait ses limites. Pour Eden, l'alcool était une sorte de courage liquide qu'il fallait consommer avec un minimum de modération. Ce soir, elle avait effectivement besoin de courage liquide mais elle n'avait pas prévu de se mettre dans tout ses états non plus devant Juliet. Elles ne se connaissaient pas vraiment et Eden avait le sentiment qu'un tel comportement serait déplacé. Elle haussa donc les épaules face à la réaction de Juliet.
- C'est pour ça que j'ai choisis ce métier, du moins en partie. Chaque journée est différente, on rencontre tout un tas de personne. Certaines sont plus intéressantes que d'autres mais chaque rencontre est marquante.
Elle relève ses prunelles chocolats vers Juliet en esquissant un timide sourire. Vinrent ensuite les explications sur la vie personnelle de Juliet. La rousse écouta attentivement les explications, certaines choses semblaient compliquées avec son compagnon. Se disputaient-ils souvent ? En tout cas, l'évocation de tout ceci semblait plus ou moins douloureux pour Juliet alors Eden se contenta d'hocher doucement la tête. Son regard quitta le visage de Juliet pour se diriger vers sa main, posée sur la table qui jouait avec le ticket de caisse que leur avait apporté le serveur. Dans ce genre de situation, Eden ressentait toujours ce besoin d'occuper ses mains en jouant avec quelque chose. DAns ce cas là, c'était sur ce malheureux ticket de caisse qu'elle avait jeté son dévolu.
- Ca semble suffisamment important pour que vous l'évoquiez en tout cas.
Eden continue de fixer son ticket de caisse, un peu nerveusement, tandis que Juliet relance la conversation en lui demandant si elle a des frères ou des soeurs. Au début, la rouquine hésite à répondre instantanément qu'elle n'a personne. C'est le sentiment qu'elle a en tout cas mais, elle se ravise. Elle hoche doucement la tête.
- J'ai un frère. Un petit frère, Scott. Il est avocat à Seattle mais on ne se voit pas très souvent. Nous ne sommes pas proche. Et vous ? Un frère ? Une soeur ? Plusieurs ?
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Eden me répondit que c’était la raison pour laquelle elle aimait son métier, parce que rien n’était jamais pareil. Je pouvais la comprendre, même si dans le mien une certaine routine s’installait, avec les habitués, les commandes qui se ressemblaient, j’étais toujours surprise des nouvelles choses qui pouvaient m’arriver. Comme avoir fait sa rencontre. Elle poursuit, tout en jouant avec le ticket, en me disant que si je l’évoque c’est que ça doit être important. Certes. Mais je ne veux pas entrer dans les détails, alors je reste silencieuse et l’observe maltraiter le morceau de papier. Est-ce un signe de nervosité ? Je ne l’espérais pas.
La rousse finit par me dire qu’elle a un frère et m’avoue qu’ils ne sont pas proches. Je peux le concevoir même si je ne comprends pas pourquoi, étant moi-même très proche avec Ana. Elle me retourne alors la question et je lui répondis dans un grand sourire. “Oui, j’ai une soeur aînée. Elle s’appelle Ana. Nous sommes très complices mais je ne la vois pas souvent. Elle vagabonde beaucoup et…” Devrais-je lui dire qu’il m’empêche de la voir ? Qu’il était jaloux de notre complicité ? Non. J’en avais déjà trop dit pour ce soir. Je finis donc, en éludant la vérité. “Elle n’est pas très disponible.” En buvant une gorgée de ma bière je repensais à un détail qu’elle avait évoqué l’autre fois. Je me permis donc de lui demander. “Vous m’avez dit ne pas trouver utile de vous mettre avec quelqu'un l’autre jour. À cause de ce qui nous attend. Mais est-ce la seule raison ? Enfin, après tout vous n’êtes pas obligée de me répondre… Je suis parfois trop curieuse, mais j’aurais aimé comprendre.” Je la regardais dans les yeux, m’étant rendu compte qu’elle avait des difficultés à soutenir mon regard. Par timidité peut-être ? J’aurais voulu être capable de lire dans son regard, juste un instant, pour savoir si elle allait me mentir, ou me dire la vérité.
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Les prunelles chocolats d'Eden se relèvent vers son interlocutrice lorsque cette dernière évoque sa soeur aînée. Elles sont visiblement proches mais la distance ou leurs vies respectives les empêcher de se voir aussi souvent qu'elles l'auraient voulut. Eden hoche doucement la tête avant de reporter son attention sur le ticket.
- Ca doit être bien de savoir qu'on peut compter sur sa famille. Même si cette dernière n'est pas très disponible.
Eden risque un regard vers Juliet en affichant un léger sourire. Finalement, la conversation change complètement de sujet. Les prunelles chocolats d'Eden sont toujours concentrées sur son ticket tandis qu'elle écoute la question de Juliet. La jeune femme laisse le silence s'installer durant quelques secondes. Que pourrait-elle répondre ? Est-ce qu'elle peut se risquer à dire la vérité à Juliet ? Peut-être. Elle a l'impression, la sensation qu'elle peut lui dire les choses sans craindre les moqueries ou même un quelconque jugement. Eden lâcha son ticket de caisse pour reporter son attention sur Juliet, elle se décide enfin à la regarder mais elle se sent rougir lorsqu'elle croise le regard de son interlocutrice. La rousse tente cependant de soutenir le regard de la brune à mesure qu'elle répond à sa question.
- Non, ce n'est pas la seule raison. Disons que j'ai été assez déçue et j'ai déçu assez de personne comme ça par le passé. Il ne nous reste plus longtemps alors autant me préserver mais aussi préserver les autres. C'est mieux pour tout le monde comme ça, croyez moi.
C'était peut-être ça le problème d'Eden au final. Elle essayait toujours de protéger tout le monde mais elle avait tendance aussi à s'oublier. Oublier qu'elle aussi, elle aurait bien besoin qu'on la protège de temps en temps. Mais, pour l'instant, ce moment n'était pas prêt d'arriver.
Pando
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Eden me répondit en me disant qu’il était bien de savoir qu’on pouvait compter sur sa famille. Si seulement Ana était au courant de tout, si elle savait la vérité… Mais j’avais honte, donc je me taisais sur notre situation et je faisais en sorte qu’elle ne voit jamais les traces sur mon corps quand j’avais l’occasion de la voir. Dans un sourire triste, je lui répondis “Oui, c’est bien de pouvoir compter sur ses proches…”
Alors que je lui pose ma question que je pourrais qualifier de totalement indiscrète, un silence de quelques secondes s’installa entre nous. J’avais presque l’impression qu’elle n’allait pas me répondre quand soudain Eden arrête de martyriser son ticket de caisse pour me regarder dans les yeux. Elle me confia alors que ce n’était pas la seule, qu’elle avait vécu et fait vivre des déceptions, et que son désir de rester seule était mieux ainsi. Un élan de tristesse m’envahit sans que je ne puisse le contrôler. Je n’imaginais pas qu’on puisse à ce point se refuser à l’amour, même si parfois il était destructeur. Je bus une gorgée de ma bière, doucement, avant de reprendre. “Je m’excuse de vous avoir obligée à parler de ça mais… Je trouve ça quand même dommage de ne pas vouloir s’engager, même sur une aussi courte durée. Certes, vous protégez les gens, mais lorsque vous rentrez chez vous, à l’abri du monde, qui est-ce qui vous protège ?” Un être humain, aussi fort qu'il pouvait l'être, ne pouvait pas à lui tout seul tout endurer et tout porter sur ses épaules. J'avais l'impression qu'elle préférait faire passer les autres avant elle, que son bonheur et sa condition n'étaient que secondaire à ses yeux. Et je ne savais pas pourquoi, mais j'avais envie de changer ça.
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Compter sur ses proches, ce n'était pas quelque chose que Eden avait l'habitude de faire. Avec ses parents, on ne pouvait pas dire que c'était vraiment ça. Ils étaient plutôt déçue qu'elle ait abandonnée ses études si tôt pour ne pas poursuivre une carrière aussi brillante que son frère. Et puis en parlant de famille, il y avait son frère. Frère avec qui les relations étaient encore assez tendues malgré le fait qu'ils ne soient plus des gamins qui se chamaillent pour l'attention des parents. Pour Eden, elle n'avait qu'une seule famille : C'était Bernie. Depuis l'arrivée du chiot dans sa vie, les choses allaient quand même beaucoup mieux. A peine Eden eut-elle donné ses explications concernant le fait qu'elle ne voulait pas se mettre en couple avec quelqu'un, Juliet s'empressa de s'excuser. Les sourcils de la rouquine se froncèrent tandis qu'elle écoutait son interlocutrice. Qui est-ce qui la protégeait ? Un léger sourire s'étira sur les lèvres d'Eden, autant répondre par une blague à cette question. Ce n'était pas quelque chose avec laquelle elle était vraiment à l'aise Eden. Elle n'aimait même pas parler de ça en réalité. Mais avec Juliet, ça allait. Elle avait l'impression qu'elle pouvait se permettre d'être un peu vulnérable et de parler de ces choses là.
- Ne vous excusez pas, rien de grave. Et si, j'ai bien quelqu'un qui me protège. Il s'appelle Bernie, il a 9 mois.
Aussitôt Eden eut-elle évoqué le prénom de son chien qu'elle dégaina son téléphone portable pour montrer une photo à Juliet. C'était une photo de Bernie, un border collie noir et blanc. Sur la photo, le chiot avait seulement 3 mois et il essayait de lécher le visage d'Eden au moment où la photo avait été prise. La photo datait du moment où Eden était allé le récupérer au refuge où elle l'avait adopté.
- Il n'en a pas l'air comme ça mais il est très courageux.
Pando
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Je pris quelques instants après avoir posé ma question rhétorique. Je n’attendais pas spécialement de réponse, j’avais simplement pensé à voix haute. Cependant, alors que j’étais dans mes pensées, je l’entendis me dire quelque chose qui me fis relever les yeux, par curiosité. Elle avait bien quelqu’un qui la protégeait. Bernie ? Neuf mois ? Instantanément, un tas de questions me vinrent à l’esprit. Était-elle maman d’un petit garçon ? C’était tout à fait possible, et cela expliquerait pourquoi elle ne voulait pas s’engager. Peut-être que le père était parti et qu’elle vivait mal la situation. Je ne fis pas attention à ce qu’elle faisait, et ce n’est que lorsqu’elle reprit la parole en me montrant une photo d’un petit chien que je repris mes esprits. Il avait l’air adorable. Courageux même, d’après ce qu’elle venait de dire. Soudain, je me sentis ridicule. Pourquoi n’y avais-je pas pensé plus rapidement ? Honteuse, je cachais mon visage entre mes mains en gloussant nerveusement.
Elle ne devait pas comprendre ma réaction alors je pris une longue inspiration avant de prendre mon courage à deux mains et de lui répondre, les yeux toujours baissés. “Vous allez vous moquer de moi, mais… Je pensais que vous parliez d’un enfant. Enfin. Je suppose que c’est tout comme pour vous, non ? J’ai eu un chat un jour et je le considérais comme tel alors peut-être que…” Je m’arrêtais, me rendant compte que je parlais beaucoup trop, et que mes mots n’avaient peut-être pas autant de sens que dans ma tête. Un rire nerveux m'échappa et je soufflais un bon coup. “Enfin, là n’est pas la question, excusez-moi… Il est adorable. C’est quelle race ? J’avoue que je ne m’y connais pas vraiment en chiens…” J’essayais de rediriger l’attention d’Eden vers son fidèle compagnon, qui avait l’air d’avoir une grande place dans sa vie. Peut-être même pourrais-je un jour le rencontrer ?
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La surprise fit s'hausser les sourcils d'Eden lorsqu'elle entendit Juliet glousser. La rouquine releva ses prunelles chocolats en direction de son interlocutrice qui semblait à la fois amusée et embarrassée. Ils se passèrent quelques secondes silencieuses lorsque Juliet expliqua la raison de son hilarité à Eden. Eden garda son air surpris encore le temps d'un battement de cils avant d'exploser de rire à son tour. Elle ? Mère d'un enfant ? Elle avait déjà du mal à s'occuper d'elle-même alors s'occuper d'un petit être humain..
- Moi ? M'occuper d'un petit être humain ? Oh non, non, je doute d'en être capable ! M'occuper de Bernie, c'est déjà un grand pas ! C'est un border de collie. Enfin je doute qu'il soit pure race alors disons que c'est un chien de berger !
Les prunelles chocolats d'Eden s'attardent encore quelques secondes sur son écran de téléphone avant de le mettre en veille et de le remettre dans sa poche. Eden attrapa finalement sa bière pour en boire une gorgée. Elle discutait tellement avec son interlocutrice qu'elle en oubliait presque sa boisson.
Pando
Messages : 71 Inscrit le : 06/10/2018 Crédits : Dandelion - avatar ; Anaphore - signature. Célébrité : Dominique Provost-Chalkley. Ma présentation : par ici Ma fiche de liens : par là
Elle me confia qu’elle était incapable de s’occuper d’un enfant, sachant que s’occuper de Bernie était déjà quelque chose. Je souriais alors, me rendant compte qu’elle devait quand même beaucoup l’aimer. Je pensais qu’elle serait tout à fait capable de s’occuper d’un bébé, parce qu’on a toutes l’instinct maternel, mais je devais avouer qu’avec son travail, ça ne devait pas être facile d’avoir un enfant. Alors qu’elle prit une gorgée de sa bière, je fis de même quand j’entendis une sonnerie familière faire éclater la bulle qui se trouvait autour de nous. Je m’excusais donc à Eden avant de regarder de qui venait l’appel entrant. Une boule se forma dans mon ventre et une appréhension non feinte commençait à arriver en moi lorsque je vis que c’était Chuck qui tentait de me joindre. Je décrochais alors. “Oui ?” Sa voix rauque et alcoolisée me répondit au bout du fil. “C’est pas trop tôt, ça fait une heure que j’essaie de te joindre. T’es où ?” Mon teint avait dû certainement changer, mais j’espérais que la lumière du bar allait empêcher Eden de remarquer quoi que ce soit. Dans un petit souffle je lui répondit. “Je t’ai dit que je sortais, mais j’allais y aller de toute manière.” Je faillis fondre en larmes quand je l’entendis me dire. “Ouais, y’a plutôt intérêt, sinon c’est pas de sitôt que tu refoutras les pieds dehors.” Et il raccrocha.
J’avalais ma salive difficilement, essayant de cacher mon trouble à la rousse et pris quelques secondes pour reprendre mes esprits. Finalement, dans un élan de lâcheté, je m’adressais à elle. “Je suis vraiment désolée, je vais devoir y aller.” J’étais déjà en train de me lever et de me rhabiller et je continuais. “Ne vous en faites pas, c’est pour moi.” Dis-je en lâchant un billet sur la table. Et alors que je quittais le bar, la peur au ventre, je voulu me retourner vers Eden, dans le mince espoir de lui faire comprendre ma souffrance quand les paroles sombres de Chuck me revinrent en tête. Tant pis, je l’appellerais pour m’excuser.
Messages : 108 Inscrit le : 06/10/2018 Célébrité : Katherine Barrell Ma présentation : Par ici Ma fiche de liens : par là
La sonnerie qui retentit fit immédiatement réagir Juliet. Eden l'observa alors sortir son téléphone de sa poche assez rapidement. Quelques secondes se passèrent durant lesquelles Juliet observa l'écran du téléphone, l'air dubitative. Eden resta silencieuse et elle hocha légèrement la tête lorsque Juliet s'excusa pour répondre. La scène se déroula alors assez rapidement sous le regard médusé d'Eden. La rouquine n'eut pas vraiment le temps de réagir. Elle remarqua que l'air léger et détendue de Juliet laissa rapidement place à une mine décomposée. L'échange téléphonique dura sûrement moins d'une minute et la brune raccrocha à la suite.
- Tout va bien ?
A peine Eden eut-elle prononcé ces paroles que Juliet attrapait son manteau en se confondant à nouveau en excuses. Que se passait-il ? Elle partait ? Eden ouvrit la bouche une fois, deux fois, sans qu'aucun son n'en sorte tellement elle était surprise. Qu'est-ce qu'il se passait ? Elle avait fait quelque chose de mal ? Non, non. C'était visiblement personnel, quelque chose de grave était peut-être arrivé ? Eden se leva brusquement, elle manqua de renverser la table au passage et ses prunelles chocolats ne purent qu'être témoin du billet que Juliet lâcha sur la table avant de quitter le bar sans un mot de plus. Eden la suivit du regard jusqu'à la sortie, elle pria très fort dans sa tête pour que Juliet se retourne mais rien ne se passa. La jolie brune quitta simplement le bar sans accorder un regard de plus à Eden. La rouquine resta plantée là, debout, avec deux bières à moitié vides. Finalement, elle se laissa retomber sur sa chaise en poussant un long soupire.
- Super Maslowski, tu les fais décidément toute fuir.
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